Jour 8 : Prolongations à Louxor

Aujourd'hui devrait être mon dernier jour à Louxor. Je rend ma chambre d'hôtel et laisse mon sac à la réception pour aller faire quelques courses car le trajet en bus de Louxor à Dahab va être long.

Un sandwich au tomate, thon que je me prépare dans une grosse pita locale et un paquet de gâteau pour le lendemain matin feront l'affaire.

Le temps est toujours aussi magnifique et quelques manifestations éclatent par ci par là en centre ville. Le mac do est saccagé ainsi que tous les panneaux publicitaires qui se trouvaient sur le chemin des manifestants. La journée est tendue à Louxor, toutes les banques sont fermées, c'est le 3ème jour depuis que le gouvernement a coupé les connexions internet dans tous le pays et les lignes téléphoniques ne sont pas non plus épargnées. La sécurité est en plus renforcée puisque que quelques chars font leur apparition aux grandes intersections pour rentrer dans le centre ville.

En début d'après midi je rentre à l'hôtel manger un bout et attendre patiemment l'arrivée du taxi pour m'emmener jusqu'à la gare routière, assez éloignée du centre. Je bouquine tranquillement et discute avec la fille de la réception. Elle me demande même si je suis marié. 

Le moment est arrivé de grimper dans la vieille Peugeot 504 un peu défoncée mais qui apparemment roule encore. Le sac sur le toit et adieu (normalement) le Fontanaa Luxor Hotel. 

Le chemin n'est pas si long pour arriver à ce qui s'avérera comme être un déplacement inutile. En effet après s'être renseigné le gouvernement a interdit tous les bus et les trains. Pour résumer je n'ai aucun moyen de rejoindre Dahab. L'idée de faire du Stop m'a traversé l'esprit mais il est déjà 16h30 et le soleil va bientôt se coucher...

Cette surprise est donc synonyme de retour à l'hôtel. Une fois repris ma chambre je file à l'agence de bus pour qu'ils me remboursent ou me remplace ce billet par celui de demain (en espérant que les bus soient rétablis). Remboursement impossible après plus d'une demie heure de négociation. Je dois tout simplement racheter un autre billet 130LE (environ 20€) pour le lendemain en priant qui je veut pour que cette fois il y est un bus. Le problème est le même à la gare car tous les trains ont été supprimés.

En fait le gouvernement en vue de la grosse manifestation du lendemain a prévu le coup et à donc supprimer tous les moyens de transports collectifs vers Le Caire afin d'éviter que des opposant à Moubarak viennent de tout le pays.

N'ayant ni internet ni de portable je suis un peu perdu à vrai dire mais bon je discute avec Marco le croate qui bien sur n'a pas eu son avion (aéroport fermé) et qui doit partir demain lui aussi.

"Le pourrissement de l'attente, l'ennui"

Maurice Blanchot

C'est un peu ça qui se passe. Il est 19h je monte dans ma chambre, il n'y a rien à faire car le centre ville a été deserté par les touristes. L'attente peut commencer ...