Au moment où j’écris ces quelques lignes je suis assis dans le parc du Parlement Roumain, à Bucarest.
Nous sommes donc le Vendredi 12 Août et comme vous avez pu le comprendre j’ai quitté Oana et Pouca, donc Constanta, direction Bucarest. Après avoir passé la journée de jeudi à ne rien faire, le temps en a voulu ainsi. En effet, passer de 40°, pas un nuage à 20°, du vent à ne plus en pouvoir et des nuages super menaçants, ce n’est pas idéal quand même. Enfin bon, cela m’a permis de me mettre à jour dans mes articles, de parler à certains d’entre vous et faire le tri dans mes photos et vidéos (j’en avait besoin).
Me voilà donc à Bucarest, capitale de la Roumanie, où je suis arrivé à 14h39 précisément car c’est ce qu’il y avait marqué sur le billet, et n’ayant pas voyagé avec la SNCF ni un train russe, je suis donc à l’heure. J’étais aussi en règle cette fois-ci après l’acquisition de ma réservation pour 2,90 LEI (environ 70cts d’Euro) pour près de 3h de voyage. Le trajet se déroule sans aucun problème (ça change), le paysage est assez étonnant et varié, entre canal du Danube bondé de bateaux, champs semi désertique et mini-forêt. Je dors même quelques bonnes minutes.
Tout le monde est pressé de descendre du train alors me voilà le dernier descendu, autant vous dire que j’ai évité tous les rabatteurs, que ce soit pour les hôtels ou les taxis. Skate en main, le seul m’ayant demandé si je voulais un taxi a eu le droit à un « i already have a taxi » en montrant mon skate. Je crois qu’il s’est foutu de ma gueule après. Bref.
L’esplanade devant la gare est en travaux ce qui me rappelle de bons souvenirs. En effet, l’année dernière l’esplanade des gares de Varsovie et Budapest étaient aussi en travaux. Je m’arrête dans le parc juste en face pour bien boucler mon sac car je sens que je vais encore passer ma journée avec mes 28kg sur le dos, à marcher. Matelas, canne à pêche, skate, chaussure et sweat pour recouvrir le tout son harnachés à l’extérieur. Je ne vais pas vous mentir, les gens me regardent bizarrement, d’autant plus que ce soit en gare de Constanta ou à la gare de Bucarest, je n’ai croisé aucun backpacker. Oui j’ai ramené ma maison sur mon dos et alors ?
Me voilà parti, déambulant de rues en rues en n’ayant absolument aucune idée d’où je vais. Mais comme d’habitude je tomberai bien sur quelque chose de sympa à voir. J’ai toujours eu plus ou moins de chance pour ça. Après une bonne vingtaine de minutes à marcher, j’observe ma première pause dans un petit parc en face d’un club de tennis. Bien sûr, le prof qui donne un cours à un boular comme rarement vu auparavant. (Pour ceux qui ne jouent pas au tennis tant pis pour vous).
De l’autre côté de la rue, je crois apercevoir des cartes postales, alors dans un effort surhumain je me faufile entre les voitures, évitant un bus de peu pour finalement tomber sur des petites revues catholiques. Merci Bastien. Bon, après cette désillusion je continue tout droit et tombe sur une petite place sympa comme tout avec encore une statue au milieu. J’en profite pour acheter un truc à manger (indescriptible) mais plutôt bon que je déguste sur les bords d’un petit canal. A droite, hmmm rien du tout, une route, à droite au loin des buildings et en face, un parc avec le Parlement au fond. Allé c’est parti pour une petite sieste au soleil. Sieste qui aura été plus longue que prévue puisque j’ai dormi une heure au final. Il est temps de renfilé le backpack et de marcher … allé vers la gauche.
Sur la gauche, ok, mais en fait me voilà parti pour faire le tour du parlement et des institutions roumaine et je n’aime pas faire demi-tour donc je continue.
L’heure tourne et il faut que je retrouve mon chemin pour la gare. A tâtons et une bonne demie heure plus tard, j’y suis. Direction le quai numéro 2. Stoooooop. « Vous êtes françaises ? ». Bon bah j’ai trouvé des nouveaux compagnons de voyage. Deux puis 4, nancéennes. Encore des institutrices comme à Oslo. On discute le coup et c’est l’heure de monter dans le dodo roulant géant. On arrive tant bien que mal à se faufiler dans les couloirs avec nos sacs et on s’installe dans un compartiment. Ah, le train roumain, roule les portes ouvertes ce qui est assez déconcertant. Le temps passe vraiment moins vite quand on discute avec des gens. 10h30, puis 11h30, puis minuit. La fatigue commence à se faire sentir des deux côtés (ouais je représente un côté à moi tout seul). Au final on fait le même périple mais pas dans le même sens. Au programme Bulgarie, Roumanie, Serbie, Monténégro et après on verra. Il est l’heure de se dispatcher dans les différents compartiments histoire d’être à l’aise.
Ah mais ce n’est pas fini, le train roumain est plein de surprises. Au détour d’une conversation, « eh mais ça sent le cramé ». Oui oui la cabine d’un coup prend feu. Non je rigole, mais ça sentait vraiment le brûler et sous les sièges, de la chaleur sortait de je ne sais où. Changement de compartiment, même problème en moins pire. Sommeil tronqué par les contrôles de passeport et de ticket mais sommeil quand même.
Au petit matin nous voilà en Serbie. Je passe pas mal de temps à discuter avec (merde j’ai oublié son prénom) future CPE, et on se raconte nos histoires de voyage personnelles. Je ne vais pas vous cacher que j’ai fait le moulin à parole qu’on voudrait claquer au bout de 10minutes mais j’étais assez ravi de pouvoir parler français. Oui je me contente de peu. Etrange de se retrouver comme ça à discuter dans des positions improbables dans un train bruyant comme vous ne pouvez pas imaginer, au milieu de nulle part, entre la Roumanie et la Serbie. Excellent.
Beograd here we are. Descente du train, mini toilette de bébé pour les filles, je préfère rester sale. J’envoie un message à ma CouchSurfeuse Staci qui utilise le langage des signes pour communiquer ce qui promet être une grande expérience (eCSpérience pour les CouchSurfer). Au final l’eCSpérience aura duré 5 minutes, plus 15 à attendre les pompiers. J’explique.
On sort de la gare, traverse la rue, et là un chauffard passe presque renversant Staci, d’un réflexe sorti des films j’essaye de l’empêcher de tomber, sans succès, tombe à mon tour, mon skate file sous les roues du semi-remorque en train de piler. Résultat = Staci direction hôpital avec le bras ouvert de part en part et moi mon morceau de bois avec les roues écrasé par le camion. Bienvenue à Belgrade …
Après que les pompiers soient parti avec Staci, je me retrouve comme un con, mes françaises étant parties chez leur CouchSurfer et moi désormais sans domicile fixe. Je me procure une carte à la gare et demande un hôtel vraiment pas cher. Après un peu de marche me voilà au « Hostel Mr Walker » avec des chinoises. Et maintenant on est maintenant.
A plus tard.